Vivre l’Absolu
Enseignements de BIDI
Message No. 10 – 12 mai 2012
Eh bien, BIDI est avec vous pour échanger, entre nous. Je vous salue, et je vous remercie de votre Présence, de vos questions. Nous pouvons commencer.
Question : vous avez dit, il y a quelques jours : réfute ce « je », cette personne que tu crois être. Pas de fausse humilité, pas de fausse simplicité. Pourriez-vous développer ?
Eh bien, c’est très simple. Le « je » aussi, le moi, si tu préfères, a souvent tendance à se minimiser, c’est ce que j’appelle la fausse Humilité. Parce que ce n’est pas en minimisant le moi que tu vas trouver le Soi, et encore moins l’Absolu. Il existe, en effet, une propension, dans l’humain incarné, à vouloir jouer le jeu de l’Humilité. Et pour cela, il va s’effacer, dans ses relations, il va donner l’apparence d’être Simple. Son ego va être mis derrière lui. Mais c’est l’ego lui-même qui se met derrière lui. Il n’y a aucune possibilité de passer de l’ego à l’Absolu (éventuellement au Soi). Donc, que l’ego soit, comme vous dites, positif ou négatif, ne change rien au problème : c’est toujours de l’ego. Ainsi donc, quand tu joues à t’effacer, qu’est-ce qui s’efface, si ce n’est l’ego ? Toujours lui. J’appelle ainsi la fausse Simplicité et la fausse Humilité, de celui qui va se présenter d’une certaine façon : il ne met pas l’ego devant, mais c’est toujours l’ego. L’ego a beau jeu de te faire croire que si il est gentil, que si il est serviable, que si il est aimant, cela suffit à te contenter (toi, ce que tu Es). Eh bien, il n’y a rien de plus faux. Être Simple ne correspond pas à un comportement. Être Simple, c’est être simple d’esprit, comme un enfant. Et non pas dans des stratégies de l’ego, appelé négatif, qui va s’effacer en croyant laisser exister l’Amour. Cela est à revoir. Clairement et Simplement. L’ego a à sa disposition énormément de stratégies. Ton mental va te proposer une stratégie. Si, quelque part, tu t’aperçois que c’est un leurre, que va-t-il te proposer ? Une autre stratégie. Et vous passez vos vies à jouer des stratégies. Vous n’êtes plus dans l’immédiateté, vous êtes dans un rôle, dans un jugement de valeur de vous-même. Ce qui, bien évidemment, est tout, sauf Simple. Et bien loin de la Simplicité. La Simplicité est celle de l’enfant, celui qui est spontané, immédiat et Présent. La personnalité est innombrable dans ses masques, dans ses présentations. Mais saisis que ce ne sont que des rôles : aucun n’est meilleur que l’autre. Au sein de l’Absolu, le bourreau des cœurs est la même chose que celui qui n’a pas de cœur. Et la même chose que celui qui met le cœur en avant, dans la personne. C’est le même jeu. Même si vous l’appelez autrement, c’est toujours une scène de théâtre. C’est cela qu’il faut comprendre. C’est cela qu’il faut voir, c’est cela qu’il faut débusquer, et non pas jouer un rôle plus plaisant, pour toi ou pour les autres. Quel que soit le spectacle, ça demeure un spectacle. Que cela soit le spectacle (du gourou habillé avec sa robe de couleur, ou de la religieuse qui s’efface), cela ne change rien : c’est un spectacle. Il faut aller au-delà du spectacle.
Question : la réfutation, comme l’Abandon à la Lumière sont des finalités qui n’en sont pas ?
C’est exact, tu peux le dire comme ça, là où tu es. Mais attention que cette affirmation ne te rende pas immobile au sein de l’ego et t’empêche de réaliser ce qui est à réaliser, au sein même de l’ego. Saisissez bien que la réfutation agit sur l’ego, sur l’illusion. Elle fait taire l’illusion, parce que le mental n’a plus de prise. Attention que le mental ne te dise pas que, finalement, il n’y a pas de finalité, et n’entraîne que tu sois obligé de laisser tomber parce ta raison a pris le dessus. Les mots employés, dans vos questions comme dans mes réponses, doivent être dépassés. La présentation de la réfutation est un exercice qui va vous conduire à observer, à regarder, et ne pas vous fier seulement à votre raison ou à vos croyances mais, bien évidemment, à aller au-delà. C’est comme quand l’humain parle d’amour. L’amour humain est une projection, en permanence, parce qu’il est conditionné (aux sens, aux regards, aux croyances). Le seul Amour véritable, c’est celui qui est lui-même, qui ne sait pas pourquoi il Aime, parce que cela est sa nature, découverte et révélée. Tant que l’amour est tributaire d’un lien du sang, d’un lien charnel, d’un lien, quel qu’il soit sur cette Terre, ce n’est pas l’Amour, c’est l’illusion de l’amour. Les Anciens vous ont dit, pendant des années : l’Amour est Vibration, la Conscience est Vibration. Tout le monde, sur cette Terre, dit : « j’aime ». Mais est-ce que pour autant, il sent le Soi ? C’est la personnalité qui aime une autre personnalité, parce qu’elle s’y retrouve et s’y complait. L’Amour jaillit, tel une Source spontanée, dès l’instant où le « je suis » est Réalisé, dès l’instant où la Présence est là. Et ce n’est pas dirigé vers quelqu’un, c’est une émanation naturelle de ce que tu Es qui te conduit, dès l’instant où même cela n’est plus observé, à l’Absolu. Qui n’est pas une finalité, exactement. Parce que c’est très exactement ce que tu Es. Seul l’endroit où tu t’es placé, n’est pas bon. Alors, attention que le mental ne s’empare pas de cette notion de finalité ou de non finalité. Sans ça, cela va reproduire la même chose que pour l’amour. Il faut être vigilant. Mais cette vigilance n’est pas mentale : c’est une vigilance de la conscience qui vous installe dans le Présent, dans le « je suis ». Et une fois le « je suis» Réalisé, il faudra dépasser le « je suis ». Ou alors, atterrir directement dans l’Absolu que vous Êtes, de toute Éternité. Mais c’est pas vous qui décidez. Par contre, au niveau de la personnalité, c’est vous qui décidez : de pratiquer la réfutation, de voir clairement les choses, telles qu’elles sont, et non pas telles que vous voulez qu’elles soient, ou telles que vous croyez qu’elles sont. C’est profondément différent. Quand le Soi se découvre, ce que vous nommez les chakras s’activent. Vous percevez la Vibration, et bien sûr, vous baignez dans la Vibration. Parce que c’est tellement nouveau, tellement agréable, et tellement différent. Mais vous savez très bien que la Vibration est conditionnée (à vos méditations, à vos humeurs, aux cycles de la lune, du soleil), donc c’est éphémère aussi. Il faut aller au delà de la Joie. Tout ça, ce sont des expériences. Bien évidemment, qui ouvrent la Conscience, mais je te rappelle que l’Absolu n’est pas la Conscience. Rien ne peut être dit de l’Absolu. Tu ne peux que témoigner, ici-même, dans cette forme, de ce qui se passe, et qui est donc aussi éphémère. Parce qu’il y a une joie et un bonheur à communiquer ce qui est vécu. Mais ce n’est qu’un reflet, la Vérité ne peut pas être connue de cette façon. Par contre, le témoignage peut être rendu. Parce que ce témoignage rendu, tel que je le fais, va vous permettre de vous poser les bonnes questions, et de réaliser ce court-circuit du mental. L’Absolu n’est pas une finalité. Parce que si tu parles de finalité, bien évidemment, cela veut dire qu’il y a une route et un chemin, et donc du temps. Tant que tu considères qu’il y a une finalité, tant que tu considères qu’il te faut du temps, bien sûr, ce n’est pas Réel : l’Absolu n’est pas dans le temps. C’est tout cela qu’il faut réaliser. C’est la Vérité. Le mental a horreur qu’on lui dise que rien n’existe de ce qu’il propose : c’est la pire des solutions pour lui. Rappelez-vous : la méditation met le mental au repos, elle vous donne à voir les pensées. Mais qui est capable d’arrêter les pensées ? Seul celui qui est Absolu. Sinon, les pensées sont toujours là. Elles sont tapies, prêtes à surgir, dès que vous avez une contrariété, dès que vous entendez du bruit, dès qu’on vous touche, dès que les lois de l’incarnation vous rattrapent, dans le corps ou dans le mental. L’Absolu n’a que faire de tout cela. Il n’est ni dedans, ni dehors, il est partout.
Question : la réfutation doit-elle être permanente, active, à longueur de journée, pour toute pensée qui se présente ?
Le but de la réfutation n’est pas d’être permanente. Il est de te mettre en distance, en observateur, en témoin. Quand ce corps mange, tu n’Es pas ce corps : c’est un véhicule que tu nourris. Le problème de la conscience humaine (peu importe les raisons), c’est qu’elle est persuadée qu’elle ne peut pas sortir de ce corps. Qu’elle y est piégée, même si elle s’y plaît. C’est comme si tu me disais que tu conduis ta voiture et que, le soir, tu ne peux pas en sortir quand tu vas te coucher : tu es devenu la voiture. La réfutation n’est pas la disparition. Le corps, il sera toujours là, tant qu’il est vivant. Quand il mourra, tu seras toujours Vivant. Avant que le corps n’apparaisse, tu étais Vivant, mais tu n’en as pas le souvenir. Qui Étais-tu ? La réfutation va te conduire à réaliser ce que tu Es, et non plus ce que tu crois. Ce n’est pas la peine de dire, par exemple, quand tu manges des haricots, et que les haricots pénètrent ton corps, que le haricot est une illusion, parce que, pour le corps, il est une vérité : c’est ce qui lui permet d’exister. Mais tu n’Es pas ce qui existe. La réfutation doit sortir, je dirais, comme un mécanisme salutaire et spontané. Non pas dans le fait de manger des haricots mais, par exemple, d’affirmer que tu n’Es pas la voiture. Donc, cela concerne les choses, quand même, où il y a un principe d’identification, que cela soit à ce corps ou à ce mental. Cela concerne, effectivement, plus les pensées, les mécanismes habituels. Rappelez-vous que c’est votre conscience qui a perdu son Unité, qui a perdu l’Absolu, dans sa non-disparition, et qui donne présence et pesanteur à ce monde. Mais pour autant, dans les composantes de ce monde, certaines sont multidimensionnelles. Vous, non. Les Anciens, les Étoiles, vous ont dit que vous n’Êtes pas attaché. Mais ne confondez pas le détachement avec la négation : ce n’est pas parce que la réfutation est une négation, qu’il faut être en négation de la vie, quelle qu’elle soit. Sans ça, l’ego va s’en emparer. Et vous risquez d’arriver au résultat opposé : la dépression. Parce que vous n’y arrivez pas, parce que l’ego va vous dire qu’il faut y arriver. L’exemple que j’ai donné, concernant le théâtre, est le plus parlant. L’exemple de la corde, aussi, est important, qui est prise pour un serpent, jusqu’à ce que la lumière éclaire la corde, et donc la peur disparaît (ndr : exemple cité dans l’intervention d’O.M. AÏVANHOV du 6 mai 2012) : ne pas confondre le contenant et le contenu. Quand tu as un récipient, qui est rempli d’air, scellé, et que ce récipient se casse, est-ce que l’air disparaît ? Non. Le contenu demeure, mais il n’est plus contenu, il n’est plus limité. De la même façon, quand vous parlez d’un bijou en or, qui a une forme, qu’est-ce qui est important pour vous ? Bien sûr, c’est la forme du bijou. Ce qui est important (si l’on peut dire) pour l’Absolu, c’est la réalisation, pour toi, que l’or est toujours là. Et que ce n’est pas parce qu’il a pris une forme donnée, que l’or n’existe plus. Vous êtes, viscéralement, chevillés à ce corps. Vous êtes, viscéralement, chevillés à ce mental. Mais ni le corps, ni le mental, ne vous sont d’une quelconque utilité, pour l’Absolu. Il n’est pas question de brûler le corps. Par contre, on peut brûler le mental. Ce qui sera, après, d’autant plus facile pour vivre le fait que, réellement, tu n’Es pas ce sac de nourriture.
Question : quand on réfute et que le mental semble répondre « je ne suis rien », que faire ?
Le mental te ment. Il est tout sauf rien. Mais il veut te faire croire qu’il n’est rien, pour que tu te détournes de lui. C’est le principe, aussi, de la fausse Humilité, comme précédemment, ou de la fausse Simplicité. Ce qui est rien, en définitive : c’est tout le complexe éphémère contenu dans le sac de nourriture, et le sac de nourriture lui aussi. C’est changer de point de vue, qu’il faut. La réfutation est le moyen de changer de point de vue, en totalité. Ce n’est pas en niant le corps, ou en le tuant, que tu vas être Absolu. L’Absolu contient le corps, mais il sait qu’il est illusion. L’Absolu ne peut pas être en dehors de quoi que ce soit. Simplement, il existe, dans le mental comme dans le corps, des éléments qui empêchent de voir l’Absolu. Et donc, si tu déplaces ton point de vue, comme dans l’exemple du théâtre, tout se passera bien. La réfutation, comme je l’ai dit, doit vous remplir de Paix. Elle doit remplir ce sac de nourriture de Joie. Et à un moment, tout va disparaître. Il te semblera être une conscience Libérée de tout. Et si tu abandonnes cette conscience même, alors, l’Absolu est donné à voir, et à Vivre. Pas avant. Tant que vous donnez vous-même le moindre poids, tant que vous accordez la moindre conscience, à ce sac, à ce que vous croyez être, vous, vous n’avez pas changé de point de vue, vous êtes encore en train de jouer sur la scène, ou être l’observateur de la scène. Vous croyez qu’il existe encore un théâtre. Changez de point de vue. Acceptez de ne plus être saisis et enfermés, par le spectacle, par le fauteuil, par le théâtre lui-même. Et vous verrez la Vérité. C’est très Simple. La Simplicité, elle est là.
Question : c’est quoi, le non-Être ?
Mais le non-Être, c’est quoi ? Est-ce que je peux te parler de l’Absolu ? C’est le premier principe que j’ai énoncé : rien ne peut être dit sur le non-Être. Rien ne peut être dit sur l’Absolu. Tu ne peux que rendre témoignage quand tu y es, là où il n’y a rien à Être. Tant que tu cherches à comprendre, il s’éloigne. Tu ne peux pas comprendre ce que tu Es. Abandonne cette idée stupide : cela t’éloigne de ce que tu Es. Il faut bannir le mot compréhension : ça veut dire « prendre avec », mais tu ne peux pas te prendre toi-même. Tu regardes là où il ne faut pas, et tu laisses ta tête regarder ailleurs. Est-ce que tu peux te voir sans un miroir ? Tu ne peux que t’imaginer, dans un schéma corporel, que tu appelles le sac de nourriture, avec ton histoire, avec ce corps. Mais sincèrement, est-ce que tu peux te voir sans miroir ? C’est impossible : tu ne peux pas voir ce que tu es. Le point de vue n’est pas bon. Donc, vouloir apprivoiser le non-Être, en expliquant le non-Être, ne veut rien dire. C’est impossible. Puisque, par définition, comprendre, c’est faire jouer la conscience, que cela soit dans le Soi ou dans le « je ». Mais l’Absolu est a-conscient. Il ne peut rien saisir, puisqu’il est Tout. Il est immuable, il a toujours été là. Toi, tu bouges tout le temps. Tant que tu crois connaître quelque chose, tu es ignorante. Accepte de ne rien connaître. Accepte de ne rien comprendre. D’ailleurs, cela vous a été appelé, par l’une des Étoiles, la Voie de l’Enfance (ndr : THÉRÈSE DE LISIEUX). Est-ce que l’enfant se soucie d’expliquer pourquoi le soleil se lève ? Et s’il se lève à l’ouest, ou ailleurs ? Est-ce qu’il a besoin de savoir ce que savent les adultes ? Sortir de l’enfant, ce n’est pas devenir un adulte, c’est devenir un arriéré, dans tous les sens de ce terme. Comprendre est adaptable à ce monde, et vous sert à évoluer dans ce monde. Mais évoluer dans ce monde, c’est déjà ne pas être dans l’Absolu. C’est ça qu’il faut comprendre, sans comprendre. Et ce n’est pas une compréhension. Ça ne peut pas, non plus, être une expérience, comme pour le Soi. C’est un état au-delà de tout état, c’est l’Ultime, dont rien ne peut être dit. Tu peux juste rendre témoignage de ses effets, mais tu ne peux pas rendre témoignage de ce dont tu n’es pas conscient dans l’a-conscient. Et d’ailleurs, aucun ego ne s’amuserait à parler de l’Absolu, parce que pour lui, ça ne voudrait rien dire. Aucun ego ne peut témoigner de l’Absolu qu’il n’est pas. Il peut témoigner du Soi. Il peut écrire des milliers de livres sur le Soi, sur la Réalisation, sur l’Éveil. Mais l’Éveil et la Réalisation ne te feront jamais sortir du théâtre. Tout au plus, ça fournira des éléments de gratification, dans ce monde. Et des expériences de Joie, des expériences de Paix. L’Absolu n’est ni Joie, ni Paix, il n’est pas concerné par cela. Donc, je ne peux rien te dire sur le non-Être.
Question : pourquoi ce monde Illusoire, dans lequel nous vivons, nous semble exister ?
Parce que tu existes dedans : tu as projeté ta conscience dans quelque chose qui a été projeté. C’est un rêve, ou un cauchemar. Ça veut dire que, si tu vois comme ça, c’est que tu es partie prenante et totalement inséré dans l’Illusion. Est-ce que quelqu’un qui est mort peut se soucier ou donner du poids à ce qu’il était avant ? Est-ce qu’il peut emporter sa maison, sa femme, ses enfants, son argent ? Réponds objectivement à cette question. Eh bien, c’est le même principe entre l’Absolu et le Soi. Quand tu dors, le monde n’existe pas. Tu n’es pas conscient du monde, tu n’es pas conscient de tes enfants, de ta femme : tu dors. Te poses-tu la question à ce moment-là ? Tu devrais. Si tu cognes ce sac de nourriture, il a mal, il souffre. Et tu dis : « j’ai mal ». Ça veut dire quoi ? Que tu existes dans ce corps : il prend ta conscience. Ta conscience s’exprime et s’imprime dedans. Peux-tu te voir ? Tu peux voir tes mains, tes pieds, mais peux-tu voir, à part le bout de ton nez, sans miroir ? Peux-tu voir derrière toi, sans miroir, sans te retourner ? Il y a donc une polarité (un axe, si tu préfères). Tout cela n’existe pas : c’est un rêve. Et quand tu rêves, tu sais très bien que le rêve est plus réel que le Réel, dans certains cas. Mais le réel de ce monde, n’est pas la Vérité. Le Réel est ce qui est immuable, sans mouvement, au centre, ce qui sous-tend tout le reste. Pose-toi la question, pour résoudre l’énigme, au-delà de ce qui se passe durant tes nuits : quelle est ta finalité, dans ce monde ? Quelle est ta finalité, en tant que sac de nourriture, et de conscience attachée à ce sac ? Est-ce que tu peux me dire, toi aussi, qui tu Étais avant ? En as-tu le souvenir, la mémoire, le vécu ? Ce n’est pas possible. Et là, cela te semble solide ? Non : c’est bâti sur du vent. Mais je rajouterai : à toi de voir. Si tu penses que ce que tu vis est réel (parce qu’il y a souffrance ou parce qu’il y a Joie), alors, ne t’intéresse pas à l’Absolu, contente-toi du Soi. La plupart des humains qui cherchent le Soi ne cherchent qu’une amélioration de leurs conditions dans la personnalité. Un mieux-être, un bien-être. Alors que l’Absolu, c’est le non-Être. Le bien-être et le mieux-être n’ont rien à voir avec le non-Être. De même que ça n’a rien à voir avec le mal-être. Avec quel que soit le qualificatif de l’être. Quel que soit ce que tu éprouves, dans les moments de satisfaction, de plaisir, de déplaisir, de souffrance. Cela te semble réel, parce que tu y as accordé un poids, parce qu’il y a des règles, des limites, des cadres. Tributaires de ce monde, exclusivement sur ce monde. Est-ce que quand tu es mort, tu paies tes impôts ? Est-ce que tu te lèves le matin, est-ce que tu te couches le soir ? Est-ce que tu manges ? Qu’est-ce qui disparaît, qu’est-ce qui demeure ? Qu’est-ce qui se réincarne, a priori, si ce n’est le « je » des complexes inférieurs ? Dans une forme différente, dans un mental différent, dans une expérience différente, dans des rapports au monde différents. Mais finalement, ça ne fait aucune différence : c’est la même chose, c’est de l’Illusion. Mais réjouis-toi, parce que, quoi que tu fasses, quoi que tu sois ou ne sois pas, tu iras là où te portes tes propres illusions. Mais en définitive, l’Absolu demeure : c’est ce que tu Es. Mais rappelez-vous, il n’y a aucune solution possible pour passer de ce qui est connu à ce qui est Inconnu, dans ce sens-là.
Question : Est-ce que l’on peut voir la vie que nous avons comme une grande farce ?
Eh bien, je répondrais que ça dépend avec quoi elle est farcie. Certains vivent un drame et celui qui vit un drame le vit vraiment, puisqu’ il y est identifié. Quand tu perds un être cher, tu souffres. Du moins, il existe, au sein de cette illusion, le sentiment de souffrir. Qu’est ce qui souffre ? Ce n’est pas toi, bien sûr : donc tu ne vis pas une farce. Quelle que soit la façon dont c’est farci, c’est juste une impression. Cette farce n’est pas risible. Ce qui est risible, c’est le rire. Celui qui existe au-delà de toute existence, ici, dans le Non Être ou dans le Soi. Tu auras beau te dire que c’est une farce, est-ce que, pour autant, tu sors de la farce ? La farce doit se dérouler tant que ce sac de nourriture tient debout. Tu en es d’accord. C’est pour ça qu’il faut changer de point de vue. Qu’est ce que tu vas devenir, si tu es identifié à ce sac de nourriture ? Qu’est ce que tu deviens si tu penses que tu es tes sentiments ? Qu’est ce que tu deviens, si toi, qui es Éternel, adhères à quelque chose qui est éphémère ? Là, est la souffrance. Là, est l’illusion d’être séparé, d’être divisé. Et bien sûr, plus on aime quelque chose ou quelqu’un, si il vient à disparaître, on souffre. Mais quel est ce type d’amour qui souffre ? C’est l’attachement, seulement l’attachement, qui est responsable de la souffrance. Si tu n’es attaché à rien, même pas au fruit de tes actions, et que tu laisses tes actions se faire, si tu fais (comme je disais) ce que te donnes la vie à faire, sans t’y attacher, tu pourras dire que c’est une farce. Mais tu constateras très vite que si ton point de vue a changé (c’est-à-dire si tu t’es abandonné à la Lumière, si tu abandonnes le Soi), tout sera extrêmement facile, parce que, quoi qu’il arrive, rien ne pourra te déstabiliser. Si tu es déstabilisé, c’est que tu existes et que tu es partie prenante de la farce, de la scène de théâtre, comme je la nommais. Alors, que la scène de théâtre te remplisse de contentement ou de souffrance ne change rien, fondamentalement, même si l’ego va te dire qu’il est préférable d’être contenté que de souffrir : c’est logique, puisque l’ego ramène tout à lui. Et s’il ne peut pas ramener à lui, il souffre. Et si ce qu’il a aimé, dans le limité ou la chair de sa chair, disparaît, ou son travail, il peut plus ramener à lui ce qui disparaît. En quelque sorte, le plus simple, c’est déjà de disparaître à soi même. Non pas en mettant fin à quoi que ce soit, mais, encore une fois, en changeant de point de vue, de vision, si tu préfères. D’être lucide, totalement lucide. Si tu deviens lucide, aucune farce ne pourra ébranler quoi que ce soit. Et là, ça pourra être risible pour toi, parce que, toi, n’es plus inséré dans l’attachement, parce que, toi, n’est plus inséré dans une recherche illusoire de quoi que ce soit. C’est de cette façon que l’on arrête d’être le spectateur de la scène de théâtre et qu’on laisse la scène de théâtre se dérouler, pour le spectateur et pour le théâtre. Et toi, tu n’es plus le théâtre. Est ce que ça veut dire que le théâtre a disparu ? Non. C’est le point de vue. Tu étais une conscience enfermée : l’acteur. Tu deviens une conscience libérée : l’observateur ou le spectateur. Et puis après, ton point de vue n’est plus le même. Qu’est ce que tu constates ? Que la scène de théâtre ne te concerne pas. Que l’observateur ne te concerne pas. Que le théâtre ne te concerne pas. Parce que tu es ce qui a permis le spectacle, le spectateur, et le théâtre lui-même. Il n’y a rien d’autre que l’Absolu. Même l’autre, aimé ou détesté, n’est qu’une projection sur ta propre scène. Alors, vous imaginez quand vous êtes plusieurs à regarder le théâtre ou à jouer les scènes. Bien sûr que, mutuellement, vous renforcez l’illusion que c’est réel parce que vous jouez les interactions, vous jouez les rôles. Il faut découvrir qu’il y a des spectateurs. Il faut découvrir qu’il y a un théâtre et il faut découvrir, mettre à jour, qu’il n’y a pas plus de théâtre qu’autre chose. Mais ne tue pas le théâtre, ni l’acteur, ni le spectateur, sinon, tu leur donnes une existence. Saisis-tu la différence ? Tu ne peux pas tuer ce qui n’existe pas. C’est un rêve. Comme tu dis, c’est une farce. Tu es ailleurs. Tu es ce qui a permis la farce. Mais, en aucun cas, tu n’es la farce.
Question : Il a été question de l’étape ultime du Soi qui serait la Présence. Qu’en est-il par rapport à cette image de scène de théâtre ?
La Présence serait celui qui a pris conscience de l’acteur, du spectateur, du fauteuil et du théâtre mais il n’est pas encore sorti du théâtre, donc, il ne peut pas voir que le théâtre n’existe pas. Saisissez bien quand je dis « voir », c’est bien au-delà du voir.
Question : vous m’avez dit de me placer dans l’Éternité et dans la Vérité. Mais je constate qu’il y a des oublis, des habitudes qui empêchent de vivre ça.
C’est faux. Tu n’es pas tes habitudes. Tu te laves tous les matins. Tu manges tous les midis. Tu vois les mêmes personnes, le plus souvent, toute ta vie. C’est des habitudes. C’est ton point de vue qui ne va pas. Tu te places dans l’habitude. Il n’y a rien qui puisse empêcher, bloquer, figer, ce que tu Es et ce que tu n’es pas. Aucune habitude, quelle qu’elle soit, n’est un prétexte valable. C’est la personnalité qui croit ça et qui te suggère que ce sont les habitudes qui t’empêchent d’être ce que tu n’es pas. C’est faux. C’est à récuser. Une habitude ne sera jamais éternelle, même si elle se reproduit. L’habitude crée une accoutumance à la personnalité mais, en aucun cas, ne gêne l’Absolu. Ce que tu dis illustre ce que vous dites, pour beaucoup. Vous voulez travailler sur la personnalité. Vous voulez travailler sur ce que vous connaissez. Il n’y a pas à travailler sur ce que vous connaissez. Il y a juste à le voir pour ce que c’est. Il y a juste à se rendre compte, pas à comprendre. Il y a juste à saisir que vous n’êtes rien de tout cela. Ce n’est pas votre vie qui doit changer. Ce ne sont pas vos habitudes. C’est vous. Mais vous n’êtes pas vos habitudes. Quand je dis vous ou toi, je m’adresse à l’Absolu. Vous êtes identifié à ce que vous faites. Vous êtes identifiés à ce que vous fait la vie. Aucune identification ne vous sera d’aucun secours. Je m’adresse à vous depuis l’Absolu. Si cela ne vous concerne pas, fermez vos oreilles. Mais si cela vous concerne, ouvrez grand votre Cœur. Quand je fus incarné, au sens ou vous l’êtes, j’en avais des habitudes. Beaucoup. Je dirais même plus, l’habitude agréable ou désagréable ne peut gêner ce que tu Es, encore moins que l’événement imprévu, parce que l’habitude est très connue et ce qui est très connu se passe de ta conscience. Quand tu conduis ta voiture, est-ce que tu penses à appuyer sur une pédale, ou est-ce que ça se fait tout seul ? Raison de plus. Une habitude te libère, le plus souvent. Ce n’est pas pour cela qu’il faut prendre des mauvaises habitudes, sans cela vous allez souffrir. Ce corps va souffrir. Mais rappelle-toi qu’une habitude, le plus souvent, détourne ta conscience de ce qui est vécu dans l’habitude et, en quelque sorte, libère ta conscience pour autre chose. Celui qui n’a pas d’habitude dépense beaucoup plus d’énergie, de vitalité, que celui qui a des habitudes. Donc, ne vous plaignez pas de vos habitudes. Ne vous plaignez de rien. Faites ce que la vie vous demande. Mais vous n’êtes pas ce qui faites. Là aussi, c’est un stratagème de l’ego, qui va vous faire croire que parce que vous avez un conjoint qui est méchant, un enfant qui est terrible, des impôts à payer, que vous n’avez pas l’esprit tranquille et que cela vous éloigne. Ça vous éloigne du Soi mais pas de l’Absolu. Il ne s’est jamais éloigné.
Question : en français, réfuter signifie repousser une idée en prouvant sa fausseté. C’est une définition qui s’applique à la réfutation telle que vous la présentez ?
En totalité. Sers-toi de la logique de la personnalité. Par exemple, quand tu dis : « le soleil se lève » parce que tu le vois se lever, qu’est-ce qui observe le soleil se lever. Si c’est toi, où tu es ? Celui qui est à l’opposé de la Terre, lui, le voit se coucher ou absent. Qui dit vrai ? C’est éphémère. Y a rien de plus éphémère qu’un jour ou qu’une nuit. Il faut réfuter ce qui est éphémère. Pas la vie. Parce que tout ce qui change ne peut être réel. Le Réel ne peut changer. C’est pour ça que l’habitude peut être, en quelque sorte, une approche ou, en tout cas, tu es plus proche, de ce que tu es, de ce que tu n’es pas dans l’habitude, qui te concerne. Le soleil a l’habitude de se lever. Sais-tu s’il va se lever demain ? Par probabilité, tu vas répondre : oui. Mais qu’est-ce que la probabilité, dans l’Absolu ? Une incertitude. L’Absolu ne peut être que certitude. Regardez dans nos échanges, entre nous, aujourd’hui. C’est toujours la personnalité qui cherche à diriger parce qu’elle veut se saisir, elle veut comprendre, elle veut assimiler. Vous n’êtes pas le contenant. Vous n’êtes pas une forme précise. Vous êtes le contenu (dans mes exemples précédents : l’air). Dans l’exemple de l’or : vous n’êtes pas le bijou, vous êtes l’or : ça fait une sacré différence. Des l’instant où vous qualifiez un objet, vous perdez le sens même de l’essence. Vous rentrez dans une forme, une définition, une caractérisation. Tout ce qui a forme, tout ce qui est caractérisé, tout ce qui est identifié, n’est pas réel.
Question : Dans un échange entre deux humains que faut-il réfuter pour que la relation à l’autre n’implique aucune distance ?
Il faut réfuter l’humain. Il faut réfuter la relation. Il faut réfuter la distance. Tout dépend de ce que tu recherches. Si tu me parles en disant que tu cherches l’harmonie dans cette relation, cela ne correspond aucunement à l’Absolu. L’Absolu n’a que faire d’une relation. L’Absolu, en définitive, n’a que faire de votre forme humaine mais il permet cette forme. Il permet tout. Il n’exclut rien. Tu ne peux établir de relation au sein de l’Absolu parce que rien n’est séparé. Rien ne peut être en relation. La relation, au sens humain, comme au sens ou vous le vivez, peut être, vous conduit à vivre l’absence de séparation. Tout ce qui a été nommé, par les Anciens, la Communion, la Fusion, la Dissolution, tout cela ce sont des expériences qui peuvent favoriser le changement de point de vue. L’Absolu est très simple mais il vous demande le sacrifice ultime. Si vous n’êtes pas prêts, restez dans le Soi, parce qu’il n’y a pas à être prêts. Il n’y a pas de distance. Il n’y a pas de temps. Il n’y a pas de monde. Donc comment une relation pourrait exister dans quelque chose qui n’existe pas. Réalisez cela et seulement après, vivez la relation parce que vous ne serez pas impliqué. Et tout ce qui n’implique pas, permet une meilleure Réalisation, parce que vous ne définissez pas la relation par rapport à votre expérience passée, par rapport à vos désirs, quels qu’ils soient. Aucune relation ne peut vous permettre d’être Absolus. Aucune communion ne peut vous permettre d’être Absolus. Améliorer ceci ou cela, favoriser ceci ou cela ne concerne pas l’Absolu, ne concerne pas ce que tu Es, même si tu y crois.
Question : Quand il est dit « Restez tranquille » cela fait référence à un état de méditation ?
Certainement pas.
Question : ou à un état ou l’on est tout simplement tranquille, voire léthargique ?
Ni l’un ni l’autre. Restez tranquille, c’est ne pas interférer dans ce qui se déroule. Encore une fois, c’est changer le point de vue. Aucune méditation ne conduit à l’Absolu. La terreur de la mort peut y conduire plus facilement. La souffrance extrême peut y conduire beaucoup plus facilement que la paix de la méditation. La méditation est, en quelque sorte, une farce, elle aussi. Tout dépend de votre objectif. Pour le Soi, c’est parfait. Pour le Je, c’est parfait aussi, parce que celui qui médite va être plus calme, il va voir plus clair dans la vie qu’il vit. Mais est ce que ton but est de voir clairement ce que tu vis dans ta vie ? Ou de laisser vivre ta vie se vivre et d’être ce que tu Es ? Ce n’est pas du tout la même chose. Rester tranquille, ce n’est ni être léthargique, ni être actif, c’est laisser se faire ce qui se fait, parce que tu n’es pas ce qui se fait. Tu crois que c’est toi qui le fais. Tu crois que c’est toi qui décides, de divorcer, de te marier, ou de mener n’importe quelle action. Mais tu n’es rien de tout cela. Prends conscience qu’à travers ta question, comme toutes les questions, il n’y a que la persistance de celui qui croit pouvoir acquérir quelque chose, dépasser quelque chose. L’Absolu n’est ni une acquisition, ni un dépassement, ce n’est même pas une transcendance. Regardez et voyez tout ce que vous connaissez. L’Absolu n’y est pas. Il l’inclut, bien sûr. Mais ça vous inclut dans l’illusion, et non pas dans l’Absolu. Il faut vous exclure, mais s’exclure, n’est pas se retirer de la vie, bien au contraire : c’est s’exclure de toutes les croyances éphémères. C’est, ne pas être impliqué, mais faire. L’Absolu se révèle de cette façon à vous. Mais tant que vous croyez, d’une façon comme d’une autre, que vous avez à avancer, que vous avez à vous améliorer, tant que vous croyez que vous êtes tributaires d’un quelconque facteur d’évolution, d’une quelconque amélioration, d’un quelconque temps ou d’un quelconque espace, vous vous leurrez vous-même. En fait, c’est l’ego qui vous leurre. Et il vous emmènera toujours dans des culs de sac, dans des impasses, dans des zones de plus en plus sombres. C’est cela, qu’il faut voir.
Question : Est-ce que l’accueil, l’acquiescement, manifestent l’Absolu ?
Qu’est ce que tu veux accueillir ? À quoi veux-tu acquiescer ? Tu peux accueillir la Lumière. Tu peux accueillir le Christ. Tu peux accueillir ton mari ou ta femme. Mais tu ne peux pas accueillir l’Absolu. Tu ne peux pas accueillir ce que tu Es. Tu ne peux pas acquiescer à ce que tu Es, puisque cela Est. Dans le sens de ta question, il y a toujours la notion de posséder. On ne possède pas l’Absolu. On ne va pas vers lui. On ne le découvre pas. Il se découvre dès l’instant où tu as chassé tout le reste. Déjà, même le fait de penser que tu peux accueillir l’Absolu considère que tu es un récipient, un contenant. Tu n’es pas un contenant. Tu es Absolu. Donc, comment peux-tu acquiescer ou accueillir ce que tu Es déjà ?
Question : s’il convient de réfuter la peur, doit-on réfuter toutes les émotions ?
Qu’est ce qu’une émotion ? Ça passe. Tout ce qui passe, passera. Ce n’est pas l’Absolu. Surtout l’émotion parce que l’émotion tend à vous identifier à ce que vous vivez. Quand vous dites : « je suis en colère » ou « je suis triste », bien sûr qu’il y a une identification. Mais, là aussi, vous ne pouvez pas dire que vous n’éprouvez pas une émotion qui se manifeste. Et le temps que tu la réfutes, l’émotion sera déjà passée. Une émotion ne peut pas durer, même s’il y a un fond de colère, même s’il y a un fond de tristesse, mais à ce moment là, ce n’est plus de la tristesse / émotion. Tu n’es pas plus ta joie que tes peurs, tes plaisirs que tes peurs. Regarde passer les émotions. Elles ne sont pas toi. Elles n’obéissent qu’à ce qui a déjà été construit. C’est une réaction à quelque chose. Tu n’es ni l’action, ni la réaction, ni le faire. Rester tranquille, c’est aussi cela. Ce n’est pas s’allonger et attendre la fin de quelque chose. J’en reviens à la même chose : c’est le point de vue qui change. Où êtes-vous ? Que regardez-vous ? Que faites-vous ? Qui est ce qui regarde ? Qui est ce qui fait ?
Question : La réfutation et la crucifixion, est-ce la même chose ?
La crucifixion, ça fait mal. La réfutation ne fait pas mal. La crucifixion implique la mort et la résurrection. La réfutation ne fait mourir que ce qui est illusoire, dans les croyances, mais ne fait pas disparaître le sac de nourriture, jusqu’à preuve du contraire. Ne rajoute pas des clous à ce qui est douloureux : ce corps. Sur le plan symbolique ou historique, la Crucifixion est suivie, pour le Christ, d’une Résurrection dans un corps différent, un Corps de Gloire. L’Absolu n’est pas cela. L’Absolu ne se soucie d’aucun corps, fût-il le Corps de Gloire. Cela ne le concerne pas.
Question : l’incarnation est la seule chose qu’on ne peut pas réfuter ?
Tu ne peux pas réfuter ce qui est sur ce monde. Encore une fois, la réfutation ne permet que de changer le point de vue. C’est un mouvement qui te conduit à être immobile. Réfute tout ce qui est éphémère. Sans aucune exception. Mais si la réfutation que tu pratiques te conduit à quitter quoique que ce soit ou qui que ce soit, ce n’est pas de la réfutation. La réfutation est logique. Elle n’est pas faite pour souffrir. Elle n’est pas faite pour autre chose que vous sortir des illusions, des attachements. Ce n’est pas parce que tu réfutes l’incarnation qu’elle va disparaître. Elle disparaîtra bien toute seule, sans que tu t’en occupes. Ne vous posez de questions sur la façon de réfuter. L’objectif de la réfutation est un jeu qui laisse place libre à ce que tu Es, au « Je suis », aussi et au non Ệtre, ensuite, si tu en es d’accord, pour réfuter le soi. Il n’y a rien d’obligatoire. Ce n’est pas un objectif. Mais le vécu prouve que si vous rencontrez un être Libéré, il ne peut vous montrer l’Absolu. Il ne peut vous Libérer. Mais ce qu’il vous dit (vos questions et les réponses) facilite ce que vous Ệtes, facilite le non Ệtre. Je ne m’adresse pas à tous ceux qui me lisent ou qui m’écoutent. Peu d’entre vous peuvent m’écouter et m’entendre parce que beaucoup tiennent à leur ego. Beaucoup tiennent à leur Réalisation, à leur Éveil. Tant que vous tenez quoi que ce soit, vous n’êtes pas Absolu. L’Absolu ne tient rien : il soutient. Mais ce n’est pas vous qui soutenez. L’Absolu soutient absolument tout. Soutenir n’est pas tenir. Justement : c’est être en dessous, inapparent, invisible, à ce qui tient. C’est bien au-delà de la cause. Je dirais que c’est ce qui sous-tend la cause : au-delà de l’apparence, au-delà de la logique, au-delà de l’explication ou de la compréhension. Dans ce monde, vous ne pouvez qu’analyser que ce qui est de ce monde (que cela soit par la science, par les sens, par l’expérience). Rappelez-vous : l’Absolu n’est pas une expérience. Ce n’est pas, non plus, un état puisque c’est un non état. Tant que vous vous posez, à vous-mêmes, une question (je ne parle pas de nos échanges mais tant qu’en vous-mêmes existe une question, une seule), vous n’êtes pas Absolu. L’Absolu n’est ni dans la question, ni dans la réponse (celle que vous vous posez à vous-mêmes ou les réponses que vous apportez à vous-mêmes). Là aussi, c’est un point de vue qui est hors de ce monde, hors de sa causalité. Ce que vous considérez comme être la vie (votre existence, le fait d’exister), c’est déjà être en dehors. L’Absolu n’est ni dehors, ni dedans : il est partout. Il soutient tout. Vous ne pouvez le voir en tant qu’Absolu mais vous pouvez, tout à fait, voir ce qui est non Absolu. Il n’y a pas de jeu de mots là dedans. C’est l’évidence même.
Question : d’où vient mon impulsion de ne plus me réincarner, de me fondre dans la Source ?
Mais qui se réincarne ? Quand tu dis : « je me réincarne », c’est faux. Parce que tu parles nécessairement du « Je ». Le « Je » ne se réincarne jamais : il est éphémère. Il ne te suit même pas de vie en vie. C’est la personnalité qui se transforme et qui joue des jeux et des rôles. Affirmer que le « Je » ne veux plus se réincarner est présomptueux. Tu n’as rien à vouloir. Tout vouloir est issu de la personnalité où toute Impulsion vient de l’Âme mais pas de l’Absolu. L’Absolu n’a pas d’Impulsion. Donc, tant que tu exprimes un mouvement (une volonté, un désir), tu n’es pas dans le présent. Si tu t’installes dans le présent (et la Présence), il ne peut y avoir de désir. Dans le « Je suis », déjà, il est vécu que la réincarnation n’existe pas. Elle concerne que des « Je » successifs. L’Absolu n’est pas concerné (l’Ệtreté, non plus) par la réincarnation. Exprimer un désir ne suffit pas à le voir se réaliser. Cela vous le sauriez, déjà, dans ce monde. Alors, comment peux-tu imaginer, dans un autre monde (ou un autre état), que cela soit possible ? Est-ce que tu penses que tu vas emporter ton désir ou ton Impulsion quand le corps aura disparu ? C’est faux. Tu n’emportes rien. Tu n’emportes que des regrets qui ne seront jamais comblés. Il faut chasser le désir, rester tranquille, là aussi, parce que tout ce que tu désires est, nécessairement, considéré et vécu comme extérieur à toi et donc, comme une quête, comme une recherche. Et, en plus, que tu reportes dans quelque chose que tu ne connais pas. Donc, tu projettes, déjà, sur l’Inconnu, ton connu. Cela ne peut pas marcher ainsi. C’est impossible. Je dirais même que c’est l’inverse. Abandonne le connu et l’Inconnu sera là. Il n’y a rien à vouloir parce que ce qui veut est lié au principe même de la projection car considéré comme manquant, dans le « Je » comme dans le Soi. Le manque ne concerne pas l’Absolu. Le désir encore moins. Continuons. Ne considérez pas que vous dites des bêtises parce que le fait de le dire les supprime.
Question : lorsque vous avez évoqué l’accueil et l’acquiescement, j’ai senti des frémissements dans la nuque, le dos et le bassin. Qu’est-ce que c’est ?
C’est le Double. Renonce à toi-même et tu verras. Les questions et les réponses ne sont pas des questions et des réponses. Simplement, nous nettoyons le connu. Nous l’enlevons. Et quand le connu n’est plus, qu’est-ce qu’il y a ? L’Inconnu. Laisse, là aussi, se vivre ce qui se vit. Ne cherche pas à l’expliquer, ni à le comprendre. Vis-le. Dès que tu expliques (ou comprends), tu ne le vis plus : tu sors du vécu. Il faut sortir du vécu mais pas par l’explication, pas par la compréhension : par le laisser faire. Tu n’es pas concerné. Seul le Soi est concerné. Pas l’Absolu.
Question : Quand CHRIST a dit « je suis la Voie, la Vérité et la Vie », est-ce que cela revenait à dire « je suis Absolu » ?
Non. « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie » peut te conduire à l’Absolu. Sans t’y conduire. « Moi et le Père sommes Un », est l’Absolu. Lui (et le Double), il est Absolu. La SOURCE est Absolue et est incluse dans l’Absolu. Mais la SOURCE n’est pas l’Absolu. Tant qu’il y a une voie (quelle qu’elle soit), vous sous-entendez un chemin, une amélioration. Cela conduit au Soi mais certainement pas à l’Absolu. La Vérité, oui (en tant que « moi et le Père sommes Un »). La Vie, oui, mais la Vie Éternelle, celle qui ne connaît pas la mort (pas cette vie). Il voulait vous montrer que rien ne peut mettre fin à la Vérité et à la Vie. Et surtout pas la mort, sinon, ce n’est pas la Vérité, ce n’est pas la Vie. Le CHRIST est un moule, un modèle, non pas qu’il faut suivre mais qu’il faut intégrer. Ce n’est pas la même chose. C’est une Conscience qui peut faire dire : « moi et le Père sommes Un : Absolu ». Le CHRIST vous a présenté un modèle (ou un moule) idéal pour ce monde. Il vous l’avait dit : vous ne pouvez pas suivre un moule ou un idéal. Vous l’incarnez ou pas. L’Absolu n’est aucun modèle, aucun moule. Il est bien au-delà de tout ça.
Question : une oreille qui siffle, en vous entendant, a-t-il une signification particulière ?
Oui, mais vis-le. Je ne vais pas te faire sortir du sifflement en te disant pourquoi. Absorbe. Si je t’explique, tu sors. Si je ne t’explique pas, tu vis la Vie. L’un des Anciens vous a parlé du Son, au-delà de tout son, qui est le témoin (ou le traducteur) de l’Absolu. Je n’en dirais pas plus. Vis le Son. N’observe pas le Son. Dépasse-le, en quelque sorte. Là aussi, comme tout à l’heure, dépasse ce qui arrive dans ton dos. Rappelez-vous que dès que vous voulez une explication sur le connu (quelle qu’elle soit), c’est l’Ego qui s’exprime. Même le Soi n’a pas besoin d’explication : il Est. C’est comme si le « Je suis » demandait pourquoi il était et pourquoi il est. Saisissez bien : qui pose la question ? Qui a besoin d’explications sur ce qui est vécu, plutôt que de le vivre ? Si tu te fonds dans le Son, tu deviens le Son. Il n’y a plus de distance. Mais si tu poses une question sur le Son (sur le sens du Son), tu t’éloignes.
Question : GEMMA GALGANI a précisé, dernièrement : « osez être rien, osez être tout ». Que suppose « osez » ?
C’est le même principe que pour l’Absolu. Si je te dis : « ose être ce que tu Es, l’Absolu », bien évidemment, c’est oser. Oser, c’est se dépasser, se transcender soi-même, dépasser le « Je », dépasser le Soi, pour accéder à autre chose. En sachant que cet accès n’est pas un passage (à proprement parler), que la Porte est imaginaire. C’est l’Ego qui a construit la Porte. C’est le Soi qui a construit la Porte. Si tu oses être rien : c’est la réfutation. Alors, tu oses être tout : c’est l’Absolu. Oser être rien, c’est oser être tout : le point de vue a simplement changé. Oser n’est pas un effort. Oser n’est pas un travail. Oser est un dépassement et une transcendance qui te fait dépasser le dépassement et la transcendance. Tant que vous n’osez pas (quel que soit le qualificatif que l’on y mette derrière), qu’est-ce que ça veut dire ? Que la peur empêche d’oser. Oser c’est être affranchi de la peur. C’est ne plus être retenu par rien, ni ne rien projeter. C’est la Vie et la Vérité.
Question : avoir conscience de la peur du néant suffit à la dépasser ?
Oui. Parce que la peur du néant va déclencher quoi ? Une angoisse. Où naît l’angoisse ? Certainement pas dans l’Absolu. Certainement pas dans le Soi. Mais, justement, dans les résistances de la personne. Le néant peut conduire (comme je l’ai dit, comme la souffrance), beaucoup plus facilement, à être Absolu, que la méditation parce que la méditation est un repère et un cadre (fût-il le plus agréable). Le néant et l’angoisse (ou la souffrance) n’offrent pas de cadre. Parce qu’où va s’arrêter le néant ? Où va s’arrêter l’angoisse ? Où va s’arrêter la souffrance ? Quand cela vous arrive, vous ne le savez pas puisqu’il est des angoisses intolérables, des souffrances intolérables. Il n’y a pas de limite. Et tout ce qui est sans limite vous fait sortir du connu.
Question : pour mettre fin au besoin d’analyser les sensations du corps, on peut dire : « je réfute ce besoin d’analyser » ?
Non. Tu réfutes la sensation. Tu vis la sensation mais tu n’es pas la sensation. Il faut aller au-delà de la Vibration, au-delà de l’Énergie. Bien sûr qu’il y a ce que vous nommez Onde de Vie, Kundalini et tout ça. Mais l’Absolu est au-delà de tout ça. Tu n’emportes pas ta Kundalini puisque c’est ce que tu Es : c’est-à-dire l’Onde de Vie. Si tu observes, tu es en distance. Même si elle est née, il faut aller au-delà. Observer, c’est se placer à distance : c’est celui qui regarde le théâtre. Il regarde le film ou la farce. Il faut aller au-delà. Donc, il faut ne plus s’occuper. Et d’ailleurs, on vous l’a dit : l’Onde de Vie n’a pas besoin de vous. Rien n’a besoin de vous. C’est illusoire de croire que vous avez besoin de vous pour réaliser ce que vous Ệtes, déjà. Il n’y a rien à réaliser qui ne soit, déjà. Croire que vous allez vous Éveiller, vous Réveiller, vous Réaliser ou vous Libérer, est une illusion. Vous l’Êtes, déjà. Seul l’Ego vous dit l’inverse. Saisissez cela. Ne cherchez pas à le comprendre, mais déplacez-vous. Devenez immobiles et vous verrez tout de la même façon. Vous serez au centre. Je l’ai dit : le centre est ce qui soutient tout le reste. C’est ce que vous Ệtes. Vous n’êtes pas tout ce qui se déroule dans ce temple (ou ce sac, quel que soit le nom que vous lui donniez). Cela se produit. Cela est normal si vous le vivez, et normal si vous ne le vivez pas. Ne vous posez pas la question. Laissez se vivre ce qui se vit. Votre corps n’a pas besoin de vous pour respirer. Il a pas besoin de vous pour digérer. Il a pas besoin de vous pour marcher : il marche. Faites la même chose pour les Vibrations, les Énergies. Parce que, tant que vous observez, c’est comme pour le théâtre : vous êtes encore dans le théâtre.
Question : Nous n’avons plus de questionnements, nous vous remercions.
Eh bien, Bidi rend grâce à l’Amour que vous Ệtes : Absolu. À une prochaine fois de votre temps. À bientôt.
NDR : Dans son intervention du 29 mars 2012 BIDI présente ses modalités d’intervention.
Source : http://autresdimensions.info/
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